Fiches de lecture du livre numérique : LA CONDAMNATION DE L'ACTION FRANÇAISE

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Nombre de pages : 1280

Format(s) : Format PDFISBN n° 978-2-36708-006-2 (pdf).
Il y a quelques années, j'avais consacré un petit livre à la condamnation de l'Action française parce que cet événement apparaît dans l'histoire de l'Église comme quelque chose de singulier.
Voilà des adhérents d'un mouvement politique qui furent soudainement voués aux gémonies par le cardinal Andrieu, approuvé par le pape, traités comme des pécheurs publics, soumis aux peines canoniques les plus sévères, qualifiés par Pie XI lui-même dans une lettre au cardinal Dubois du 25 août 1929 d'hérétiques et réintroduits dans l'Église le 15 juillet 1939 sans abjuration de leurs « erreurs « .

Cela pose un sérieux problème.
En effet si, comme le cardinal Andrieu et le pape lui-même l’ont affirmé à de multiples reprises, la condamnation de l'Action française était ou avait été un acte purement religieux, comment expliquer que de simples excuses pour des excès de plume aient suffi à réintroduire ces brebis galeuses dans le troupeau des fidèles ? Il y avait là quelque chose d'anormal qui montrait bien que derrière les nobles proclamations, se cachaient peut-être d'autres mobiles. Ceux-ci n'étaient pas très difficiles à deviner. Pour ceux qui auraient eu quelques doutes, les archives du ministère des Affaires étrangères auraient pu suffire à dissiper la fable complaisamment répandue de la condamnation purement spirituelle.

C'est déjà une gageure que de vouloir faire croire que frapper un mouvement politique n'avait aucune connotation de ce genre. On prétendra peut-être que la même chose était arrivée au Sillon, seize ans auparavant, mais le Sillon avait été au départ un groupe religieux qui avait évolué par la suite en sorte qu'en 1910, lors de la parution de la lettre Notre charge apostolique, on ne savait plus très bien s'il s'agissait d'un mouvement politique ou religieux. Il y avait là une confusion des genres qui était dangereuse et contre laquelle Pie X voulut, à juste titre, réagir.

Dans le cas de l'Action française, il n'y avait aucun doute. C'était un parti politique et uniquement cela même si Bernard de Vesins, son président, avait eu passagèrement l'idée saugrenue de le faire adhérer à la Fédération nationale catholique du général de Castelnau. Le refus de ce dernier empêcha la confusion qui aurait pu justifier une condamnation.

Les archives du Quay d’Orsay montrent clairement que, lorsque le pape ou le cardinal Gasparri, son secrétaire d’État, étaient en confiance, ils n’hésitaient pas à dévoiler leurs pensées et dans leurs conversations il n’était plus question alors d’hérésie ni de déviations doctrinales, mais de politique et uniquement de cela.

Il est d’ailleurs symptomatique de remarquer qu’à partir de 1935, Pie XI a assoupli sa position vis-à-vis de l’Action française, non pas sur le fond, mais au moins a-t-il permis qu’on plaidât devant lui en faveur des exclus, ce qui eût été impensable auparavant. Que s'était-il donc passé ? L'Action française avait-elle modifié sa doctrine ? L'Église avait-elle changé ses dogmes ?

Pas le moins du monde. Le seul événement notable avait été l'assassinat du chancelier Dollfuss par les nazis pressés de réaliser l'Anschluss. Cet acte horrible contribua à ouvrir les yeux du pape qui s'était laissé prendre durant de longues années aux rêveries mortifères d'Aristide Briand. Peu après, les événements d'Espagne contribuèrent à miner le dogme du Ralliement. Ainsi les deux causes essentielles de la condamnation se retrouvèrent-elles en lambeaux.

Mais alors une question se pose : pourquoi devant l'échec si patent de sa politique Pie XI ne s'est-il pas empressé de lever lui-même une condamnation devenue sans objet ? Par orgueil, sans doute, mais peut-être aussi parce que le pape s'était enfermé lui-même dans une problématique sans issue ?

Le décret condamnant certaines œuvres de Charles Maurras et le journal L'Action française, porte une double date « Le 19 janvier 1914 et le 29 décembre 1926 « afin de bien montrer qu'il y eut continuité absolue entre Pie X et Pie XI. Est-ce exact ?

 

 

 

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