Fiches de lecture du livre numérique : L'INSOUTENABLE ASSOMPTION DE LA REINE BOUFFONNE
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Nombre de pages :
92
Format(s) :
ISBN n° 978-2-36708-136-6 (pdf).
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Scène I
Un Garde. — Sa Majesté la reine de France et de… !
La Reine déboule, énervée.
La Reine. — Pas de temps à perdre ! (Tous font la révérence, y compris les courtisans qui n’interviendront qu’à la scène suivante. La Reine s’installe à sa coiffeuse.) Milady Winter, quelles sont les nouvelles ?
Milady, comme sortant d’un rêve, l’accent délicieusement anglais. — Ah, oui ?
La Reine. — Réveillez-vous, Milady ! Qu’est-ce que ça veut dire ?
Lord Balbinton. — Je vous rappelle, Majesté, que cette seconde question est interdite.
La Reine. — Lord Balbinton, vous êtes un raseur. Milady ?
Milady, lisant une tablette. — Ah oui ! Madame la comtesse de Pandé-le-Bigoude sollicite une audience avec Votre Majesté. Et puis l’artiste royal…
La Reine. — Cela promet une belle scène !
Milady. — La science fait des progrès. Le peuple réclame plus de justice…
Voix du Peuple. — Justice, justice !
La Reine, énervée, en tapant du poing sur la table. — En voilà assez ! C’est toujours la même rengaine !
Lord Balbinton. — Madame !
La Reine. — Qu’on me dise Majesté, Milord.
Lord Balbinton. — Madame convient très bien, c’est tout à fait protocolaire…
La Reine. — Pas « Madame », Majesté !
Lord Balbinton. — Mais, Majesté… Vous n’avez pas le droit…
La Reine. — Vous êtes lourd, Milord ! (Se ressaisissant. Douce, chatte.) Et je prends tout à la légère. Vous n’avez pas encore compris ?
Lord Balbinton. — Majesté, il y a des choses à ne pas dire !
La Reine, aigre. — À la fin, de quoi vous plaignez-vous ? (Douce.) Vous mangez dans mes écuelles d’or ? Alors quoi ? Parce que, sur mes ordres, des têtes sautent ? (Silence…) Je joue mon rôle de reine, que je sache. Quand je dis, je fais !
Milady, se raclant la gorge. — Majesté, je continue ? Le pape n’a pas encore été élu…
La Reine. — La barbe, Milady !
Milady. — Mais, Majesté…
La Reine. — « Mais Majesté »… Ils n’ont que ce mot-là à la bouche ! Fichez-moi tous le camp ! Et puis non ! C’est moi qui m’en vais. Je m’ennuie et vous m’ennuyez tous. (Elle claque la porte.)
Un Garde. — Sa Majesté la reine de France et de… !
La Reine déboule, énervée.
La Reine. — Pas de temps à perdre ! (Tous font la révérence, y compris les courtisans qui n’interviendront qu’à la scène suivante. La Reine s’installe à sa coiffeuse.) Milady Winter, quelles sont les nouvelles ?
Milady, comme sortant d’un rêve, l’accent délicieusement anglais. — Ah, oui ?
La Reine. — Réveillez-vous, Milady ! Qu’est-ce que ça veut dire ?
Lord Balbinton. — Je vous rappelle, Majesté, que cette seconde question est interdite.
La Reine. — Lord Balbinton, vous êtes un raseur. Milady ?
Milady, lisant une tablette. — Ah oui ! Madame la comtesse de Pandé-le-Bigoude sollicite une audience avec Votre Majesté. Et puis l’artiste royal…
La Reine. — Cela promet une belle scène !
Milady. — La science fait des progrès. Le peuple réclame plus de justice…
Voix du Peuple. — Justice, justice !
La Reine, énervée, en tapant du poing sur la table. — En voilà assez ! C’est toujours la même rengaine !
Lord Balbinton. — Madame !
La Reine. — Qu’on me dise Majesté, Milord.
Lord Balbinton. — Madame convient très bien, c’est tout à fait protocolaire…
La Reine. — Pas « Madame », Majesté !
Lord Balbinton. — Mais, Majesté… Vous n’avez pas le droit…
La Reine. — Vous êtes lourd, Milord ! (Se ressaisissant. Douce, chatte.) Et je prends tout à la légère. Vous n’avez pas encore compris ?
Lord Balbinton. — Majesté, il y a des choses à ne pas dire !
La Reine, aigre. — À la fin, de quoi vous plaignez-vous ? (Douce.) Vous mangez dans mes écuelles d’or ? Alors quoi ? Parce que, sur mes ordres, des têtes sautent ? (Silence…) Je joue mon rôle de reine, que je sache. Quand je dis, je fais !
Milady, se raclant la gorge. — Majesté, je continue ? Le pape n’a pas encore été élu…
La Reine. — La barbe, Milady !
Milady. — Mais, Majesté…
La Reine. — « Mais Majesté »… Ils n’ont que ce mot-là à la bouche ! Fichez-moi tous le camp ! Et puis non ! C’est moi qui m’en vais. Je m’ennuie et vous m’ennuyez tous. (Elle claque la porte.)
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