A 8 ans, en 1942, sa mère pilote d’avion, l’embarque sur un C47 « emprunté », pour aller retrouver l’homme de leurs vies qui se bat en Méditerranée orientale sur un chalutier armé. A 9 ans, il s’aplatit sous les bombes, et les rafales de mitrailleuses lourdes. A 10 ans, il récite «  perforante-explosive-incendiaire-traçante  », la litanie de saint Oerlikön mais reste sec devant « 9 fois 7 » ou « 1515 ».

Toute sa vie s’est passée sur, dans, jamais loin de la mer.

Il a fabriqué, vendu des yachts  et des navires, vivant plus en homme de l’estran qu’en marin hauturier, contrebandier de fortune dans le Dorset, rusant avec les customs officers , plongeur en apnée il a chassé le cachalot, moniteur de voile et de Bateau-Ecole, taillable et corvéable a merci ‒ toujours en vacances ‒ à enseigner la mer plaisante, à veiller, à patrouiller. Ses trente-cinq heures, c’était souvent trois fois plus et à force de tirer le diable des mers par la queue il a fini par trouver quelque chose qui ressemblait au bonheur.