La poésie a toujours tenu une place centrale dans la vie de P. Thioly, bien plus essentielle, disait-il, que son métier de dirigeant d'une entreprise internationale.
Les textes rassemblés par lui dans la présente édition très peu de temps avant sa disparition représentent l'évolution de son goût, en écriture ou en musique : privilégier la discrétion des formes brèves.
Il recherchait un mode d'expression à l'extrême pointe du souffle. Il se reconnaissait dans les haikus et la poésie chinoise, et interprétait avec bonheur les pièces pour piano op 11 et 19 d'Arnold Schoenberg, ou encore le compositeur catalan Federico Mompou, dont les partitions élégantes et concises concordaient, pour lui avec l'exigence qui préside à l'écriture de ces poèmes.
Et, comme on referme le couvercle du piano après un dernier accord, le recueil publié par Lettropolis s'achève sur un aveu qui suggère le terme de cette quête: « Au bout des mots c'est le silence »