de la douce courbe du sein de ton corps
je marie le vide à l'envie
silence et recueillement
décor de deux corps encore et encore
le mur de la chambre comme feuille blanche
les chandelles en pleurs
comme ouverture sur le dehors
les notes envoûteuses de ta respiration
le parfum de l'encens opiumisé de ton cœur
tes lèvres envieuses de chair de miel
le glas sonne au ciel
et le corps s'agenouille en terre
espace mystique grandiose
d'où s'embryonne l'arc-en-ciel
des signes se colorent
comme les voyelles de l'alchimiste
cri et chant puis délire et écrire
l'arc se dissémine à tout vent comme on s'aime
et de ses courbes j'écris mes pensées
parce que je suis
des lettres s'épousent, se baisent et enfantent
les mots
qui eux-mêmes s'aimantent
en une pensée raisonnée
l'écriture s'imprime sur le mur jauni de la nuit
la page est née et ma pensée se meurt
enterrée dans les mots qui se figent à tout jamais
le petit matin bientôt se lève et tourne la page
l'air frais chante l'amour de la création
ce soir tes courbes dessineront d'autres lettres
que je chérirai toute la nuit pour ouvrir
une nouvelle page
je sais parce que je pense
qu'un livre accouchera une fleur entre les lèvres